J + 26 samedi 29
Publié le 29 Décembre 2012
Le curseur
samedi 29 décembre (Saint David...)13h54 UTC, 11h54 Heure Bateau
11°15.10' N 52°29.63' W
SOG 11.8 nds / COG 305°; TWS 18 nds ; t° 32° ; pression 1013.5 hpa
Dicton du jour : quand tu manges un lyoph' au petit déjeuner, c'est qu'il est grand temps d'arriver.
Dutronc parle du « quart de tour » comme l'une des clés de la vie quotidienne à la maison, je parlerai plutôt de curseur pour la vie quotidienne de la transat'.
Dès l'origine du projet il s'est agit de définir la destination et les éventuelles escales : nous sommes partis sur un "Le Havre-New York" sans escale pour arriver avec Lou Reed à fond dans le cockpit et la beauté du mythe ; nous sommes ensuite passés par Salvador de Bahia pour avoir franchi l'équateur et le fameux pot-au-noir, avant de retenir les Antilles, plus raisonnable pour une première fois, avec les alizés et un timing envisageable, et un pit-stop aux Canaries comme tronçon test, soit moins de poids à bord et la possibilité de réparer.
Vint alors le moment de la préparation, poste par poste les listes ont été méticuleusement élaborées, et pas une n'a échappé à la discussion..! Travaux, Pharmacie, Sécurité, Alimentation, Equipement, Communication, Divertissement... chacune d'entre elles mériterait son chapitre au blog, je me souviens notamment que dans la thématique « alimentation » le sous-item relatif aux spiritueux fit l'objet d'une série de Re: particulièrement soutenue..! Il faut dire que j'avais sé évoquer, de manière un peu perfide je le reconnais, l'idée d'une transat' sans alcool...
4 individus = 4 avis donc, deux extrêmes opposés et deux modérés le plus souvent, comme une mire allant du rouge, à l'orange, au jaune puis au vert.
Et c'est alors que se sont incrustés dans le débat le père Oncéjamai, sa cousine Issuffidunefoi et son copain Aucaou. Il y avait aussi la famille des incertains Tucrois ? Ouiméssi et Jézite. Et enfin les ennemis héréditaires de la bande à Tinquiètepa, Sahira, Oussarreteraton, arretéconneries et consors... En bon démocrate le chef de bord a fait semblant de partager l'ensemble des infos, avant de n'en faire qu'à sa tête naturellement.
Enfin nous partîmes, non sans avoir débattu comme jamais sur le moment M au vu des conditions que nous allions rencontré (cf. chapitre J+1 !), mais soulagés d'en finir et de laisser à terre toute cette smala pour nous retrouver entre nous.
Nous étions bien naïfs... il y avait bien sûr des curseurs clandestins plein le bateau.
3 ris pour assurer ou 2 ris pour aller plus vite ? Route ouest ou route est ? Descente plus au sud ou cap à l'ouest ?Empannage maintenant ou demain matin ? Olives ou cacahuètes ? Jusqu'à cette nuit, où l'on ne saura jamais si la prudence méritait un ris !
Pourquoi parler de ça maintenant ? Parce que je viens de voir passer Nils avec un Poulet Tandori lyophilisé en guise de petit déjeuner... et quand on connait ledit plat, on sait que ce n'est pas par goût. Il faut se rendre à l'évidence et assumer ses erreurs, nous vivons notre premier drame, nous n'avons plus rien a becqueter pour le petit déj'...
Rassurez-vous, nous avons tout ce qu'il faut en eau, en déj' ou diner, mais aussi en fil de chirurgie et en bouquins pas commencés. Nous sommes à deux-trois jours de la Martinique paraît-il, notre attention est d'ailleurs focalisée sur un unique objectif partagé unanimement pour la première fois : le Ti Punch du réveillon. Arrivera-t-on avant minuit ? Arrivera-t-on trop tard ? Rien n'est laissé au hasard, une seule obsession la marche du bateau, et le petit pogo nous le rend bien en fricotant à 10-11 nœuds de moyenne, fringuant comme s'il venait de partir de Lorient.
Le suspens est intense mais n'oubliez pas de dormir pour nous,
à demain pour la suite de cette palpitante aventure,
D/PBST